C’est en 1895 que Richard von Krafft-Ebing, psychiatre, propose le mot « masochisme »[1] pour désigner la cruauté et la violence infligée à soi-même, dans le but d’une satisfaction sexuelle. En tant que perversion, le masochisme prend ainsi la forme de fantasmes de soumission associés à la mise en acte de ces représentations au travers de scénarios masochistes (mauvais traitements, humiliations, injures, coups, fétiches, etc.).
Sigmund Freud, à partir de sa lecture de Krafft-Ebing, met en évidence la dimension psychique du masochisme, à savoir la recherche de la souffrance, sans qu’elle ne s’applique nécessairement à la vie sexuelle, donc indépendante de la structure perverse.
Plus précisément, Freud identifie trois types de masochisme : le masochisme féminin, le masochisme érogène et le masochisme moral[2]. Le masochisme féminin renvoie à des fantasmes, voire à la mise en acte de ceux-ci, de type être battu, fouetté, maltraité, rabaissé. Le masochisme féminin relève du masochisme primaire, aussi appelé érogène, à partir duquel la jouissance s’associe à la douleur : c’est l’intrication entre pulsion de vie et pulsion de mort. Enfin, dans le masochisme moral, ce qui importe, c’est la souffrance, quelle qu’en soit la forme – elle n’est donc pas forcément sexuelle ou corporelle – ou la personne qui l’inflige : ici, la souffrance satisfait un besoin de punition, issu d’un sentiment inconscient de culpabilité, provenant du Surmoi, donc du complexe d’Œdipe. Fernando de Amorim, psychanalyste, affine cette avancée freudienne en considérant, non pas le Surmoi, mais la résistance du Surmoi, en tant qu’organisation intramoïque accablant le Moi qui, lui, consent à s’y soumettre[3].
Le masochisme n’est donc pas une maladie, mais bien plutôt une souffrance qui peut relever ou d’une structure perverse ou, et c’est souvent ce que les cures psychanalytiques dévoilent – de conflits intrapsychiques inconscients empêchant l’être de construire son existence et de s’inscrire dans des relations affectives satisfaisantes.
Si vous souffrez de masochisme, quel qu’en soit le type, et que vous souhaitez engager une psychothérapie voire une psychanalyse pour dénouer cette souffrance, vous pouvez prendre rendez-vous à la Consultation Publique de Psychanalyse de l’Essonne (CPP 91), qui se situe à Morsang-sur-Orge 91390, proche Ris-Orangis, Epinay-sur-Orge, Saint-Michel-sur-Orge, Juvisy-sur-Orge, Viry-Châtillon, Fleury-Mérogis, Evry, etc.
[1] Krafft-Ebing (von), R. Psychopathia sexualis avec recherches spéciales sur l’inversion sexuelle, Paris, Georges Carré Éditeur, 1895.
[2] Freud, S. (1924). « Le problème économique du masochisme », in Œuvres Complètes, Vol. XVII, Paris, PUF, 2016, pp. 9-23.
[3] Amorim (de), F. De la différence entre la résistance du Surmoi et le masochisme moral freudien, 2021, https://www.fernandodeamorim.com/details+de+la+difference+entre+la+resistance+du+surmoi+et+le+masochisme+moral+freudien-602.html